Ce dispositif porté par l’ADEME, en partenariat avec la Région et l’Etat, s’est révélé structurant pour la région : entre 2021 et 2025, c’est un tiers des EPCI de la région qui ont été accompagnés, représentant près de la moitié de la population de la région ! Auxilia ayant coordonné ces accompagnements, en lien avec ses partenaires complémentaires (Initiatives Durables, Green, Albea, intermezzo, stratergie, alter-echo), la fin du dispositif en 2025 offre l’occasion d’un premier bilan, avec la mise en avant de 3 réussites qui ressortent de l’expérience.
1 : la transversalité Climat – économie circulaire
À la croisée des enjeux climat, air, énergie (CAE) et économie circulaire (ECI), ce dispositif s’est révélé précurseur.
Le programme s’est articulé autour de deux grandes phases complémentaires :
- Une phase de candidature d’environ six mois, où les EPCI bénéficient d’un accompagnement de 10 jours permettant de poser les bases d’une stratégie territoriale claire, co-construite et réaliste. Pour près de la moitié des EPCI accompagnée, cette phase constitue un véritable sas d’entrée, permettant de structurer une vision et de se préparer à l’entrée dans les référentiels TETE.
- Une phase de mise en œuvre, qui s’étale sur 3 ou 4 ans selon les dispositifs et qui constitue le socle principal de leur dynamique de transition, avec des financements associés (financement d’un poste, communication, formation).
Alors qu’en 2021, il était usuel de séparer les démarches CAE et ECI, l’Ademe Grand Est a fait un choix fort en obligeant à réaliser un diagnostic et un plan d’actions en couplant ces deux volets. Les EPCI ont ainsi dû décloisonner leurs approches et réfléchir à leurs impacts en termes de flux, mais aussi de matières ou de ressources.
Quelques années plus tard, l’histoire donnait raison à cette intuition : les référentiels CAE et ECI sont en cours de fusion au sein du référentiel TETE (Territoire Engagé Transition Écologique).
Disposer d’un duo d’experts (Climat et économie circulaire) aide beaucoup, notamment pour avoir vos avis extérieurs qui questionnent, proposent, donnent des retours d’expérience.
– issu du questionnaire diffusé par Auxilia
2 : orienter vers une thématique prioritaire
Autre réussite du programme : à l’issue du diagnostic, les EPCI ont été invités à choisir une thématique prioritaire pour accélérer leur démarche de transition écologique. En effet, le champ d’action possible étant particulièrement large (énergies renouvelables, mobilités, alimentation durable, adaptation au changement climatique, écologie industrielle, biodéchets…), les collectivités ont été poussées à dédier la création de poste à un sujet précis.
Une incitation bienvenue, de notre point de vue, car elle pousse à approfondir un sujet à fort potentiel ou à fort portage politique. En effet, dans nos accompagnements, nous déplorons souvent le saupoudrage écologique alors que les ressources humaines limitées doivent amener à choisir les combats. Dans la majorité des cas, ce sont les thématiques liées à la maîtrise de l’énergie ou à la mobilité qui ont été sélectionnées. Et l’économie circulaire ? Elle a été choisie par une minorité de collectivités, dans la mesure où la plupart des EPCI avaient peu de maturité sur le sujet et appréhendaient de s’engager sur un champ méconnu.
3 : un sas d’entrée vers des dispositifs plus engageants
Grâce au diagnostic rapide (10 jours) apporté aux EPCI sur les volets CAE et ECI, les collectivités ont pu bénéficier d’une vision synthétique à 360° de leurs points forts et points faibles. Certes, les collectivités les plus avancées ont pu trouver ce travail superflu, mais il n’empêche que cette phase a constitué un « sas d’entrée » efficace pour orienter les collectivités vers le bon dispositif à long terme (contrat d’objectifs territorial, aide au changement de comportements ou aides ponctuelles ciblées).
C’est l’occasion pour l’EPCI de jauger de sa capacité à s’embarquer dans le suivi de ses politiques à travers le référentiel TETE, selon ses capacités. Pour les pouvoirs publics, c’est aussi une manière de « tester » en amont la collectivité avant de l’embarquer dans un soutien pluriannuel coûteux.
Des résultats qui appellent des suites ?
Quatre ans après son lancement, le dispositif a enregistré des résultats intéressants : 48 % de la population couverte, un fort taux de satisfaction (85 % des répondants ont considéré la démarche « indispensable » ou « très importante » pour la réussite de leur projet de transition), moins de 2 % d’abandon, une montée en compétence progressive et une appropriation forte de la démarche… L’efficacité du dispositif a été confirmée par une évaluation indépendante, menée par Quadrant Conseil, qui a salué la pertinence de l’appui humain et financier, essentiel pour l’engagement dans une transition globale et cohérente.
Aujourd’hui, la fin du dispositif devra appeler à tirer les enseignements de ces réussites et des limites observées. Malgré la pression sur les deniers publics, l’urgence environnementale doit appeler les pouvoirs publics à s’inspirer de ce qui a réussi en Grand Est, pour l’adapter, et ainsi accélérer de nouvelles démarches de transition écologique partout en France.
Pour aller plus loin et Accélérer votre territoire, contactez Samuel Sauvage.